Jos Verheugen habite Paris depuis 1994, où au début il a poursuit sa carrière scientifique. Pendant quatre ans et demi, il a travaillé à l’Institut Pasteur comme chercheur post-doctoral dans le domaine de l’électrophysiologie. La peinture, devenue sa passion principale, s’est vue repoussé le soir et les week-ends. Déçu par l’aspect très politique de la science, ainsi que par les maigres perspectives d’avenir, il a finalement décidé de quitter ce petit monde, pour le grand large d’une vie artistique. L’exposition à ‘La Pléiade’ à Commentry (7 août – 10 septembre 1999) permettra de découvrir l’évolution rapide de son travail depuis ce changement de cap.
Autodidacte, tributaire notamment des peintres Hollandais Kees van Dongen et Charley Toorop, ses tableaux sont strictement figuratifs, sans message dit de profondeur. Tandis qu’il fait de plus en plus de portraits, ce sont surtout les nus qui l’inspirent. Des corps robustes, parfois durs, parfois vulnérables. Il ne cherche pas à représenter l’image la plus avantageuse ou la plus élégante. Ce sont des femmes fortes, impressionnantes, mondaines, quasiment sculpturales.
Sa palette consiste en quatre couleurs, le blanc, le bleu outremer, le rouge cadmium et le jaune de Naples. Malgré cette gamme simple, la couleur est un aspect important de son travail, même si la teinte d’un tableau s’impose au fur et à mesure d’une façon plutôt autonome. Pour Verheugen, la peinture est une bataille infiniment riche et intense qui se joue avec le fond, la touche, les couches, en voyant sous ses propres mains naître un tableau vivant, qui exige son perfectionnement, qui dirige le pinceau. Et qui finalement semble avoir toujours existé.
Dans la série Librement d’après Mondrian, exposé à la Galerie Nakai, Jos Verheugen réinterprète les œuvres de Mondrian en gardant le fond abstrait mais en y insérant des animaux. Les animaux sont représentés d’une manière extrêmement réaliste et vivante en peinture à l’huile avec des couches multiples superposées. Les cadres blancs ont été construits pas l’artiste même conforme les cadre fait à l’époque aussi par Mondrian lui-même.